Le PDG de Myriad rejette le battage médiatique, affirmant que la croissance des marchés de prédiction indique une information fondamentale dans la tarification
Les marchés de prédiction basés sur la blockchain gagnent rapidement en importance dans le grand public suite à leur capacité à prévoir avec précision l’élection présidentielle américaine de 2024. Loxley Fernandes, PDG de Myriad, prévoit que l’adoption « va s’accélérer », avec une couverture médiatique fiable réduisant le profil de risque perçu pour les nouveaux utilisateurs.
Dégel réglementaire sous l’administration Trump
Les marchés de prédiction basés sur la blockchain ont atteint un nouveau niveau de visibilité et de popularité après l’élection présidentielle américaine de 2024. Des plateformes comme Polymarket et Kalshi ont démontré des capacités de prévision supérieures, surpassant la plupart des modèles de sondage traditionnels et des experts médiatiques en donnant systématiquement de meilleures chances au vainqueur final, notamment dans les États clés.
Cette performance a renforcé leur réputation croissante en tant qu’outil de prévision plus dynamique et incitatif financièrement. Cependant, la validation de ces plateformes s’est étendue au-delà de leur performance électorale pour s’inscrire dans le cadre réglementaire américain, modifiant considérablement leur environnement opérationnel.
Depuis l’arrivée de l’administration Trump, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) et d’autres régulateurs américains ont notablement abandonné leur position ferme à l’encontre des marchés de prédiction basés sur la blockchain. Ce changement se traduit par une légitimité réglementaire cruciale pour l’industrie.
Cette validation s’est matérialisée par des licences délivrées par la CFTC et des dérogations « sans action », qui garantissent que les contrats d’événements soient régulés en tant que dérivés financiers. Par exemple, en septembre, la CFTC a émis une lettre de « non-action » ciblée accordant à l’opérateur de Polymarket une dérogation concernant les obligations de reporting et de tenue de registres pour les contrats d’événements. Cette démarche a effectivement permis à Polymarket de revenir sur le marché américain, près de trois ans après avoir réglé avec la CFTC pour des transactions de dérivés non enregistrés.
De plus, le 5 septembre, la CFTC et la Securities and Exchange Commission (SEC) ont annoncé une collaboration pour clarifier les limites de compétence en matière de marchés de prédiction. Cela suggère que les contrats d’événements seront régulés conjointement par les deux organismes, renforçant leur crédibilité.
La croissance est fondamentale, pas un simple effet de mode
Loxley Fernandes, co-fondateur et PDG de Myriad, croit que ces facteurs ne font que accélérer le rythme de l’adoption à venir.
« De plus, je pense que l’adoption des marchés de prédiction va s’accélérer. Quelques victoires éclatantes incitent les premiers utilisateurs à participer, ce qui entraîne une plus grande couverture médiatique, puis une adoption accrue. Le profil de risque perçu est nettement plus faible lorsque des médias de confiance citent et reconnaissent les données avec assurance », explique Fernandes.
Bien que la crédibilité renforcée se reflète dans des volumes de trading en forte hausse, certains critiques soutiennent que cette croissance est basée sur le battage médiatique autour des technologies décentralisées et de l’intelligence artificielle sur lesquelles ces plateformes sont fondées.
Cependant, le PDG de Myriad n’est pas d’accord et affirme que la croissance actuelle des marchés de prédiction est fondamentale. Il compare la taille potentielle de l’industrie à celle de l’écosystème financier existant, qui se caractérise actuellement par environ « (trillion par jour en volume transactionnel » dans une tentative de transférer le risque financier.
« Si l’on considère le Marché Total Adressable, l’Information en tant que classe d’actifs, le transfert du risque épistémique ou de l’incertitude informationnelle ) a le potentiel d’atteindre une échelle et un impact similaires à ceux des produits financiers actuels », a déclaré Fernandes.
Selon lui, chaque prix dans le système financier représente une prévision d’information, mais jusqu’à récemment, cette valeur informationnelle n’a jamais été directement évaluée. Il ajoute que lorsque cela commencera à se produire, « les gens reconnaîtront que la croissance de ces produits est fondamentale, et non un simple battage ».
Défis de manipulation et d’intégrité
En ce qui concerne la régulation, Fernandes se dit favorable aux cadres de marché de contrats désignés ((DCM)) que la CFTC applique actuellement. Cependant, il estime que la régulation est plus efficace lorsque les agences concernées sont bien informées.
« Je pense qu’à ce stade, il y a beaucoup d’éducation et de développement à la CFTC qui nous donneront plus de liberté pour stocker des informations et effectuer des transactions en chaîne », a-t-il ajouté.
Malgré cette dynamique réglementaire positive, l’intégrité reste un défi. Une étude récente de l’Université de Columbia a montré que, bien que les marchés de prédiction sur blockchain soient des outils puissants et précis, il existe aussi des preuves d’utilisation généralisée du wash trading. Cette pratique manipulatrice vise à créer une fausse apparence de volume élevé et de liquidité.
Pour atténuer ce problème et d’autres pratiques criminelles, Fernandes indique que les plateformes devront faire face à un certain degré de standardisation, notamment par l’utilisation de services de surveillance. Cependant, cela ne supprimera pas totalement le problème, car les acteurs malveillants continueront toujours « à tenter de manipuler les marchés : informationnels, financiers ou autres ».
Néanmoins, Fernandes pense que les marchés de prédiction peuvent devancer ces acteurs malveillants en intégrant des couches de vérification sociale. « Une grande partie de l’avenir des marchés de prédiction réside dans leur intégration avec la vérification sociale et les couches de confiance. Il existe beaucoup de données transactionnelles transparentes, et sacrifier sa réputation pour quelques dollars deviendra moins attrayant à mesure qu’il sera de plus en plus difficile de dissimuler un comportement indésirable », a argumenté le PDG.
Sur la question de savoir si les marchés de prédiction présentent des risques spécifiques pour l’intégrité du discours public ou des processus politiques, Fernandes admet qu’il en existe beaucoup, mais insiste sur le fait que la mission ultime des plateformes est « d’intégrer l’intégrité, pas seulement la liquidité ».
« Nos processus d’atténuation, de la transparence au respect des normes réglementaires, en passant par la promotion de la littératie médiatique, sont tous conçus pour que les bénéfices nets de l’infrastructure de vérité l’emportent sur les risques », a conclu Fernandes.
FAQ 💡
Qu’est-ce que les marchés de prédiction basés sur la blockchain ? Ce sont des plateformes comme Polymarket et Kalshi où les utilisateurs échangent des contrats liés à des événements.
Pourquoi ont-ils gagné en importance en 2024 ? Ils ont surpassé les sondages en prédisant avec précision l’élection présidentielle américaine, notamment dans les États clés.
Comment réagissent les régulateurs ? La CFTC et la SEC délivrent désormais des licences et des dérogations « sans action », conférant une légitimité juridique aux contrats d’événements.
Quels défis restent à relever ? Les problèmes d’intégrité comme le wash trading persistent, nécessitant surveillance et vérification sociale pour préserver la confiance du marché.
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Le PDG de Myriad rejette le battage médiatique, affirmant que la croissance des marchés de prédiction indique une information fondamentale dans la tarification
Les marchés de prédiction basés sur la blockchain gagnent rapidement en importance dans le grand public suite à leur capacité à prévoir avec précision l’élection présidentielle américaine de 2024. Loxley Fernandes, PDG de Myriad, prévoit que l’adoption « va s’accélérer », avec une couverture médiatique fiable réduisant le profil de risque perçu pour les nouveaux utilisateurs.
Dégel réglementaire sous l’administration Trump
Les marchés de prédiction basés sur la blockchain ont atteint un nouveau niveau de visibilité et de popularité après l’élection présidentielle américaine de 2024. Des plateformes comme Polymarket et Kalshi ont démontré des capacités de prévision supérieures, surpassant la plupart des modèles de sondage traditionnels et des experts médiatiques en donnant systématiquement de meilleures chances au vainqueur final, notamment dans les États clés.
Cette performance a renforcé leur réputation croissante en tant qu’outil de prévision plus dynamique et incitatif financièrement. Cependant, la validation de ces plateformes s’est étendue au-delà de leur performance électorale pour s’inscrire dans le cadre réglementaire américain, modifiant considérablement leur environnement opérationnel.
Depuis l’arrivée de l’administration Trump, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) et d’autres régulateurs américains ont notablement abandonné leur position ferme à l’encontre des marchés de prédiction basés sur la blockchain. Ce changement se traduit par une légitimité réglementaire cruciale pour l’industrie.
Cette validation s’est matérialisée par des licences délivrées par la CFTC et des dérogations « sans action », qui garantissent que les contrats d’événements soient régulés en tant que dérivés financiers. Par exemple, en septembre, la CFTC a émis une lettre de « non-action » ciblée accordant à l’opérateur de Polymarket une dérogation concernant les obligations de reporting et de tenue de registres pour les contrats d’événements. Cette démarche a effectivement permis à Polymarket de revenir sur le marché américain, près de trois ans après avoir réglé avec la CFTC pour des transactions de dérivés non enregistrés.
De plus, le 5 septembre, la CFTC et la Securities and Exchange Commission (SEC) ont annoncé une collaboration pour clarifier les limites de compétence en matière de marchés de prédiction. Cela suggère que les contrats d’événements seront régulés conjointement par les deux organismes, renforçant leur crédibilité.
La croissance est fondamentale, pas un simple effet de mode
Loxley Fernandes, co-fondateur et PDG de Myriad, croit que ces facteurs ne font que accélérer le rythme de l’adoption à venir.
« De plus, je pense que l’adoption des marchés de prédiction va s’accélérer. Quelques victoires éclatantes incitent les premiers utilisateurs à participer, ce qui entraîne une plus grande couverture médiatique, puis une adoption accrue. Le profil de risque perçu est nettement plus faible lorsque des médias de confiance citent et reconnaissent les données avec assurance », explique Fernandes.
Bien que la crédibilité renforcée se reflète dans des volumes de trading en forte hausse, certains critiques soutiennent que cette croissance est basée sur le battage médiatique autour des technologies décentralisées et de l’intelligence artificielle sur lesquelles ces plateformes sont fondées.
Cependant, le PDG de Myriad n’est pas d’accord et affirme que la croissance actuelle des marchés de prédiction est fondamentale. Il compare la taille potentielle de l’industrie à celle de l’écosystème financier existant, qui se caractérise actuellement par environ « (trillion par jour en volume transactionnel » dans une tentative de transférer le risque financier.
« Si l’on considère le Marché Total Adressable, l’Information en tant que classe d’actifs, le transfert du risque épistémique ou de l’incertitude informationnelle ) a le potentiel d’atteindre une échelle et un impact similaires à ceux des produits financiers actuels », a déclaré Fernandes.
Selon lui, chaque prix dans le système financier représente une prévision d’information, mais jusqu’à récemment, cette valeur informationnelle n’a jamais été directement évaluée. Il ajoute que lorsque cela commencera à se produire, « les gens reconnaîtront que la croissance de ces produits est fondamentale, et non un simple battage ».
Défis de manipulation et d’intégrité
En ce qui concerne la régulation, Fernandes se dit favorable aux cadres de marché de contrats désignés ((DCM)) que la CFTC applique actuellement. Cependant, il estime que la régulation est plus efficace lorsque les agences concernées sont bien informées.
« Je pense qu’à ce stade, il y a beaucoup d’éducation et de développement à la CFTC qui nous donneront plus de liberté pour stocker des informations et effectuer des transactions en chaîne », a-t-il ajouté.
Malgré cette dynamique réglementaire positive, l’intégrité reste un défi. Une étude récente de l’Université de Columbia a montré que, bien que les marchés de prédiction sur blockchain soient des outils puissants et précis, il existe aussi des preuves d’utilisation généralisée du wash trading. Cette pratique manipulatrice vise à créer une fausse apparence de volume élevé et de liquidité.
Pour atténuer ce problème et d’autres pratiques criminelles, Fernandes indique que les plateformes devront faire face à un certain degré de standardisation, notamment par l’utilisation de services de surveillance. Cependant, cela ne supprimera pas totalement le problème, car les acteurs malveillants continueront toujours « à tenter de manipuler les marchés : informationnels, financiers ou autres ».
Néanmoins, Fernandes pense que les marchés de prédiction peuvent devancer ces acteurs malveillants en intégrant des couches de vérification sociale. « Une grande partie de l’avenir des marchés de prédiction réside dans leur intégration avec la vérification sociale et les couches de confiance. Il existe beaucoup de données transactionnelles transparentes, et sacrifier sa réputation pour quelques dollars deviendra moins attrayant à mesure qu’il sera de plus en plus difficile de dissimuler un comportement indésirable », a argumenté le PDG.
Sur la question de savoir si les marchés de prédiction présentent des risques spécifiques pour l’intégrité du discours public ou des processus politiques, Fernandes admet qu’il en existe beaucoup, mais insiste sur le fait que la mission ultime des plateformes est « d’intégrer l’intégrité, pas seulement la liquidité ».
« Nos processus d’atténuation, de la transparence au respect des normes réglementaires, en passant par la promotion de la littératie médiatique, sont tous conçus pour que les bénéfices nets de l’infrastructure de vérité l’emportent sur les risques », a conclu Fernandes.
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